La cancellaresca moderna, très appréciée des calligraphes dans toute l’Europe et XVIème et XVIIème siècle, est une adaptation plus libre et personnelle de la chancellerie papale.

Écriture mineure, elle n’a jamais été véritablement codifiée, mais c’est justement ce qui en fait l’intérêt. Si vous êtes calligraphe amateur et que vous souhaitez créer votre propre version de la chancellerie, alors vous ne parlerez plus de chancellerie mais bien de cancellaresca moderna.

Les initiés précisent généralement de quelle version ils s’inspirent : celle de Periccioli, de Palatino, ou la plus célèbre, celle de Cattaneo. Ma préférée reste celle de Van den Velde – c’est ma star, que ce soit pour ce style ou pour les autres.

Bien qu’elle varie d’un maître à l’autre, la cancellaresca moderna possède tout de même quelques caractéristiques communes : plus fine que la chancellerie papale, légèrement plus penchée, avec des hampes et hastes plus longues et souvent davantage travaillées. Elle se pare de volutes élégantes, en accord avec le goût baroque et les influences orientales qui marquent l’art de cette époque.

Utilisée comme terrain de virtuosité par les professionnels, elle devient parfois une véritable performance graphique : les volutes se transforment en ménagerie, en jardin imaginaire, en tableaux décoratifs, au point de faire oublier le texte qu’elles accompagnent.